• 29 mars 2024

Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015

Par Sylvain BERRIOS  – Vendredi, notre pays a été attaqué de plein fouet, violemment, dans sa chair.

Moins d’un an après les attentats qui ont ciblé des journalistes, des policiers et des membres de la communauté israélite, moins d’un an après ces attentats qui ont vu un saint-maurien, Mustapha Ourad, tomber sous les balles des terroristes, moins d’un an après ces évènements déchirants qui ont uni tous les Français dans la tristesse, la colère et l’incompréhension, l’horreur recommence. Et quelle horreur…

Nos pensées, notre solidarité, notre affection vont aux victimes, à leurs familles, à leurs proches. En particulier à la victime saint-maurienne qui a perdu la vie dans ces massacres.

Elles vont aux forces de l’ordre et aux secouristes qui ont risqué leur vie pour les protéger ou les sauver, elles vont aux anonymes qui leur ont prêté main forte.

En ce deuxième jour de deuil national, nous étions rassemblés en mairie de Saint-Maur-des-Fossés à midi pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes innocentes de cette tragédie.

Aujourd’hui est le temps du deuil, demain sera celui de la reconstruction. A l’heure où nous rendons hommage aux victimes des attentats qui comptent beaucoup de jeunes parmi leurs rangs, à l’heure où, hébétés, nous nous interrogeons sur le sens de notre action personnelle et collective, je voudrais vous faire part d’un extrait de l’intervention d’Albert Camus lors de la remise de son prix Nobel en 1957 :

« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté (…) ».

A la mémoire des victimes innocentes des attentats du 13 novembre. Pour eux. Pour la France. Pour la liberté.

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